Une Française qui a survécu à l’attaque de 2015 contre la salle de concert du Bataclan à Paris a été « extrêmement choquée » après avoir appris que son chirurgien tentait de vendre en ligne une radiographie de ses blessures, a déclaré son avocat.
Un chirurgien orthopédique senior de l’hôpital Georges Pompidou à Paris a été révélé ce week-end offrir une image de l’avant-bras de la femme, montrant une balle de Kalachnikov logée près de l’os, comme une œuvre d’art numérique NFT.
Emmanuel Masmejean risque des poursuites judiciaires et une accusation disciplinaire pour n’avoir pas demandé l’autorisation de son patient, qu’il a décrit comme une jeune femme qui avait perdu son petit ami dans le massacre par des hommes armés de l’État islamique dans la salle de concert.
« Ce médecin, non content d’avoir rompu le devoir du secret médical envers cette patiente, a cru bon de décrire la vie privée de cette jeune femme, en la rendant parfaitement identifiable », a déclaré l’avocate de la femme, Elodie Abraham.
Elle a dit que Masmejean avait appelé la femme dimanche « pour se justifier sans exprimer le moindre regret ni empathie à son égard ». La femme a demandé à rester anonyme.
L’image, aujourd’hui retirée, était proposée à la vente pour 2 776 $ (2 446 €) sur le site OpenSea, selon le site Mediapart, qui a le premier rapporté l’histoire.
L’attaque du Bataclan faisait partie d’une vague de fusillades et d’attentats à la bombe dans la capitale française dans la nuit du 13 novembre 2015 qui a fait 130 morts.
Un NFT (jeton non fongible) est un certificat de propriété unique ; ceux-ci peuvent être appliqués à toute création numérique. Bien qu’une telle œuvre puisse toujours être copiée, elle ne peut être vendue que par le propriétaire du NFT.
Dans le monde de l’art, les œuvres NFT ont fait irruption dans le courant dominant l’année dernière et sont désormais négociées dans les grandes maisons de vente aux enchères, générant plusieurs centaines de millions de dollars de transactions chaque mois.
Certains se sont vendus pour des millions, y compris un NFT de l’artiste numérique Beeple qui est passé sous le marteau chez Christie’s en mars de l’année dernière pour 69,3 millions de dollars (51,2 millions de livres sterling).
Le premier SMS jamais envoyé par un téléphone portable en 1992 a été vendu en décembre sous le nom de NFT lors d’une vente aux enchères à Paris pour 107 000 €.